Hommages
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L'arrestation et la mort des 4 maquisards.

Ce récit, établi grâce à des témoignages de Pionniers du C5 et de Pont en Royans, n'est pas très détaillé : aucun témoignage ne permet une relation plus précise.

Début mars 44, ayant appris qu'une attaque allemande est imminente, les camps C3 et C5 de Méaudre et Autrans regagnent la vallée. Les hommes ne sont en effet ni assez nombreux, ni assez armés pour soutenir un siège et repousser une attaque allemande.

Le 8 mars, les 2 chefs de groupe décident de retourner aux camps pour récupérer des affaires et faire disparaître toutes les traces de leur passage dans les locaux où ils se trouvent afin de protéger les populations civiles .

Ils sont accompagnés de leur chauffeur et d'un autre homme du C5. Partis par Vinay, ils tombent sur une colonne Allemande qui a établi un barrage à Pont-en-Royans. Alors qu'ils tentent, au culot de discuter en présentant leurs "papiers", un soldat allemand découvre un pistolet caché dans leur véhicule. Ils sont immédiatement arrêtés, interrogés de façon musclée, et torturés (d'après un témoignage, dans les locaux de la gendarmerie de Pont en Royans, mais ça n'est pas sur, les pages du registre de la gendarmerie ayant été arrachées en août 44...)

Lorsque la colonne repart vers Romans, elle les emmène prisonniers, liés 2 par 2 avec du fil de fer.

A une vingtaine de kilomètres plus loin (quartier des Combes, à Beauregard Baret) à quelques dizaines de mètres de la nationale, ils sont fusillés, et leurs corps traînés contre une grange ou ils seront retrouvés le lendemain matin.

La gendarmerie de St-Nazaire en Royans prévenue, procède aux constats et formalités d'usage, et réquisitionne un transporteur pour emmener les corps au cimetière de Romans, ou ils seront enterrés, la municipalité de Beauregard Baret devant prendre à sa charge les frais occasionnés par les obsèques. Les cadavres seront photographiés, afin d'être identifiés plus tard, par jugement du Tribunal de Valence.

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Discours du Président Jean Brunet à Beauregard Barret le 13 mars 2010

Nous voici, à nouveau réunis pour le 66ème anniversaire de la mort de quatre jeunes maquisards qui avaient accepté dans un même idéal, et une même mission, héroïque et sans calcul, ni hésitation de retourner aux camps pour faire disparaître toutes traces de leur passage afin de protéger la population civile.

Au cours de cette mission, ils tombent sur une colonne allemande qui les conduit à la Gendarmerie de PONT EN ROYANS où ils subissent un interrogatoire musclé, torturé, et conduit en direction de Romans, mais hélas leur parcours s'arrête ici, sur cette commune de Beauregard Barret où il furent sauvagement fusillés.

Nous sommes chaque année rassemblés en ce lieu du souvenir pour que jamais ne s'efface de nos mémoires l'exemple de ces quatre garçons.

Leur combat a été celui du bien contre le mal, contre le mensonge, ces quatre garçons ont fait la démonstration du courage contre la lâcheté.


Marcel Blicke

Je vous demande d'avoir une immense pensée envers Bilcke Marcel, né le 26 mars 1917 à Rosendael (Nord), 27 ans, marié 2 enfants.
A 18 ans il avait choisi la vie militaire.
Il s'engage au 43éme RI à Valencienne. Il participe a la bataille de Dunkerque.
En 1943 il rejoint le Vercors avec le grade de Lieutenant, il devient le responsable du C5.
Il est cité à l'ordre de la division, reçoit la croix de guerre avec palme, la croix de guerre Gaulliste, la médaille de la résistance, et la légion d'honneur avec palme.


Jean-Marie Ruettard

Ruettard Jean-Marie, né le 23 décembre 1913 à Lyon (Rhône), 31 ans, marié 1 enfant, lui aussi avait choisi la carrière militaire.
Après avoir suivi le peloton des élèves caporaux à Chambéry, il reçoit sa première affectation à Lanslebourg, au 153éme R I A.
En 1938 il séjourne a St Maixent.
En 1939, avec son régiment, il est sur la ligne Maginot.
Après différents séjours à Modane en 1941 et à Autrans à la section des Chasseurs Alpins.
En 41 et 42. Il prend le commandement du C3.
Il est titulaire à titre posthume de la Légion d'Honneur, de la médaille de la résistance et de la Croix de guerre avec palme.


Marc Broyer

Broyer Marc, né le 23 février 1917 à Noisy le Sec (Seine), 4ème d'une famille de 7 enfants, 27 ans.
Entré au centre d'apprentissage de la SNCF en 1939, il apprend le métier d'ajusteur.
Il effectue son service militaire dans la marine.
Libéré en 1940, il reprend son service à la SNCF à Verdun.
En 1943, réfractaire au STO, il rejoint le maquis du Vercors.
Titulaire de la Croix de guerre avec palme, à titre posthume.


Florentin Prian

Prian Florentin, né le 5 octobre 1919 à Tambre (Italie), issu d'une famille de 4 enfants, 25 ans. Originaire d'Italie, sa famille s'installe en Loraine pour travailler dans les mines. Réfractaire au STO, il rejoint le Vercors en 1943. Mécanicien de métier au garage Citroën de Verdun, il devient le chauffeur du C5. Ses parents, avec leur chagrin d'avoir perdu leur seul fils, n'ont pas donné de suite à la proposition du maire de constituer un dossier pour lui faire obtenir la médaille et la croix de guerre à titre posthume.

Imaginez vous un instant de leur arrestation, de leur interrogatoire dans la plus grande brutalité.

Imaginez vous les longues et douloureuses heures de leur détention.

Imaginez vous les regards et les mots qu'ils devaient échanger les uns entre les autres.

Des mots, et des regards… de soutien et peut être d'espoir. Avant d'être unis tous les quatre pour l'éternité.

Eux et nous, nous étions unis dans un même idéal. Hélas, le destin cruel nous a trahi et séparés. Il a fait de vous des héros légendaires

Il a fait de nous des anciens combattants qui se retrouvent chaque année pour vous fleurir.

Aujourd'hui, 66 ans après, votre présence ici montre combien nous attachons d'importance au travail de mémoire, auquel nous nous investissons tous.

Comme eux, nous devons mener un grand combat, pour que les générations futures continuent notre oeuvre.

Nous devons mener un combat non pas avec les armes mais une lutte beaucoup plus pacifique tous ensemble, avec nos mains nous devons avoir la tâche quotidienne de rechercher d'autres mains. Pour qu'après nous continuions cette belle et noble tache qui est le devoir de mémoire.

N'oublions jamais et restons convaincu que le sacrifice suprême de ces quatre martyrs, qui d'horizon et d'idées différentes, représentait à cette époque le courage de la France.

Ils n'auront pas vu leurs pays bien aimé enfin libre, comme ils l'avaient tant espéré.

Depuis 66 ans vous dormez dans un sommeil éternel.

Vous avez su dire non à la tyrannie.

Vous avez su dire non à l'idéologie.

Vous avez su dire non à la barbarie hitlérienne.

Ce non du maquisard martyr, collé à la terre, pour toujours vous a permis d'entrer dans le monde des héros de la résistance.

Vous vous étiez engagés dans un grand combat,

Le souvenir n'est pas un vain mot, mais prouve encore ce jour que vous n'êtes pas oubliés.

Et si demain des hommes ont besoin d'exemple de patriotisme, c'est encore vers vous qu'ils se retourneront.

Vos noms qui figurent sur cette stèle nous restent affectueusement familiers, que vos sacrifices ne soient jamais oubliés et qu'ils demeurent, dans le cœur de tous, l'exemple d'une merveilleuse jeunesse, unie, fraternelle et capable de répondre au sens infaillible du devoir, jusqu'à donner leur vie pour l'honneur et la liberté.

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BROYER et PRIAN

Surnommés "les inséparables", ils sont amis de longue date.
Originaires de 2 villages très proches l'un de l'autre, ils rejoignent ensemble le Vercors avec un 3° camarade qui, allergique à la montagne, ne reste que quelques jours et repart en Lorraine.
Il est aussi tué pendant la guerre.

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Discours du Président Jean Brunet pour la cérémonie du 12 mars 2011 à Beauregard Barret

Monsieur le Sénateur, Mme la Député, Messieurs les Maires, Monsieur le Président du Comite d’entente, Messieurs les représentant du monde combattants, Messieurs les portes drapeaux, Mesdames Messieurs,
On a l’habitude de célébrer l’héroïsme de ceux qui sont tombés pendant les combats de juin et juillet 1944 et ceux qui ont contribués à la libération. On oublie ceux qui sont tombés avant cette période. Eux aussi, ont mené le bon combat !! Eux aussi ont lutté, parfois, ce fut une lutte plus sourde, et plus âpre, et leur disparition prématurée les empêchât de donner toute la mesure de leur valeur.

C'est pourquoi nous sommes réunis pour le 67eme anniversaire de la mort du Lieutenant Ruettard, chef de la zone nord du Vercors, du Lieutenant Bilke, dit Dupuys, chef du C5, et des volontaires Priant et Broyer dit Marco, qui accomplissaient, dans un même idéal, et une même héroïque volonté la mission qui leurs étaient confiés.

Le 9 mars 1944 au petit matin au court de cette mission, ils tombèrent à Pont en Royans sur un détachement de soldats allemands, qui cherchait des terroristes, malheureusement un des soldat découvrit un revolver mal caché. Démasqués, hélas pour eux la cause était désormais entendue. Conscients de leur sort ils ne tremblèrent pas. Arrêtés, ils furent battus et fusillés ici même où leurs corps ligotés deux par deux ont subi de nombreux sévices.

Aujourd’hui comme hier, chers et glorieux amis, nous sommes présent à ce rendez vous. Devant cette stèle, sur cette terre de Beauregard Barret, notre présence ici avec nos drapeaux montre que ce jour là tout ici n'est que poignant souvenir. Ce matin de mars 1944 où ils apercevaient l’arrivée du printemps, des fleurs des champs, des bois fraîchement reverdis, ils ont vu s’en aller au loin la flamme de la vie.

Ils n’avaient peu être aussi qu’un risque, celui d’une deuxième mort, celle de l’indifférence !! Avions nous le droit d’être indifférents, à ceux qui ont donnés le meilleur d’eux même, il est bien certain que nuls sacrifices comme ceux qu’ils ont consentis ne sont perdus dans le classement de nos mémoires. Notre présence ici avec nos drapeaux montre que nous ne les avons pas oubliés. Cela signifie que ce jour là plus que les autres, nous mesurons la grandeur du sacrifice de ces quatre maquisards. Comme leurs aînés, et avec le même courage, ils ont défendu le message de la France.

La liberté est nécessaire à l’homme. Elle est proposée, cela s’appelle la fraternité. Elle se mérite et elle se défend, cela s’appelle le courage.

Et l’héroïsme de ces quatre maquisards appelle de notre part la Générosité du souvenir et de la gratitude. Cette stèle comme toutes celles que nous trouvons dans notre Vercors nous rappelle sans cesse le chemin du courage, celui de la fierté, et celui de l’honneur.

67 ans après, recueillis, et silencieux nous entendons leur message, dans le respect des valeurs pour lesquelles ils sont morts, auréolés de gloire. Nous entendons les voix de nos quatre martyrs qui nous disent : Souvenez vous de nous qui étions du Vercors, si nous avons gardé l’honneur, nous vous avons offert la liberté, même si nos corps ne sont plus là, nous dormons sous la garde éternelle de cette terre de Beauregard Barret où nous avons été abattus.

Ils nous disent : Restez unis dans l’amour et l’amitié comme nous le restons dans l’au delà. Depuis ce jour du 9 mars 1944 où notre sang a coulé, nos lèvres se sont immobilisés, notre souffle est devenu muet, la mort aux froides mains nous a pris pour nous enfermer dans notre cercueil. L’histoire écrite avec notre sang; et vos drapeaux, ici présents dont les plis sont chargés de nos sacrifices anonymes sont des témoins qui vous permettent de faire vibrer vos cœurs à l’unisson. Nous sommes encore vivants, avec vous pour ce 67éme anniversaire. A la seule différence vous vous voyez la lumière. Nous, dans notre gouffre profond nous voyons la nuit.

Avant de nous quitter je vous demande un instant d’imaginer les longues heures de détentions et d’interrogatoires certainement musclés. Les regards et les mots de soutien et d’espoir qu’ils devaient échanger les uns avec les autres, avant d’être unis pour l’éternité.

N’oublions jamais le glorieux sacrifice de ces quatre maquisards, c’est notre histoire trop souvent discrète dans certaines évocations, elle s’associe à celles et à ceux qui dans différent régions du Vercors, sont tombés pour la même et noble cause, afin que le peuple de France reçoive le plus beau des héritages qui est indépendance et liberté.

Vive la France !

Merci de m'avoir écouté.

Le Président National Des Anciens
du 11eme Cuirassiers Vercors, Vosges, Alsace
Mr Jean Brunet

Photographies de la cérémonie









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Historique de la Compagnie DANIEL

Il était une fois ... en 1942, en fin d'année, dans Romans et Bourg de Péage, qui viennent d'être occupés par les allemands comme toute l'ancienne zone libre, quelques citoyens de nos deux villes soeurs se posent la question: comment manifester son hostilité au gouvernement de Vichy et à l'occupant nazi ?


Image d'illustration

Ces hommes: René PIRON directeur d'un centre d'apprentissage, Aimé BOURGUIGNON ingénieur chimiste chez Mossant, Paul JANSEN directeur de la maison des jeunes, formeront l'encadrement épaulés par: Octave TARAVELLO bourrelier sellier, Louis CHARTIER commerçant, Paul DEVAL journaliste, André CHAPUS chef de gare, Paul LONG docteur. Ils prennent un engagement collectif.

C'est une compagnie sédentaire qui va atteindre le nombre de 126 hommes, dont les plus jeunes formeront un groupe à part; le noyau sera composé par les adhérents de la M.J. de Romans. Cas unique en France: une M. J. qui entre en résistance et va au combat, son Directeur en tête, qui devient leur chef.

Le 6 juin 1944, l'ordre de rassemblement arrive enfin. Le regroupement général se fait près de St Donat dans une grande bâtisse, peu visible des routes. Très rapidement le groupe reçoit le baptême du feu: il s'agit d'un accrochage sérieux avec un groupe d'Allemands sur la route de St Donat; 3 blessés (PERON, LORIOT, BOURGUIGON) dont un mourra (Yves PERON lâchement achevé).

La Compagnie s'installe au-dessus de Montmirail à l'orée du bois de Thivollet dans des bâtiments de ferme non utilisés. L'ordre de départ arrive, destination première: le Vercors à la Balme de Rencurel. Un convoi est créé; deux ou trois camions, une voiture, une moto, partent dans la plaine où circulent en permanence les Allemands, traversent l'Isère et remontent vers St Nazaire sans encombre; la route était très bien balisée par des amis, aux points névralgiques. Nous avions dû tout de même, être repérés sinon être dénoncés, car nous subissons dans les gorges de la Bourne, une attaque aérienne.

Plusieurs avions à croix gammée bombardent et mitraillent la colonne, heureusement sans l'atteindre. "La compagnie rejoint la Balme: enfin !!!"

Le Capitaine DANIEL reçoit l'affectation définitive: "le village de Presles". Le convoi effectue la dernière partie du parcours: Rencurel puis la forêt de Pétouze, avant d'arriver au petit village de Presles. Une centaine d'habitants autour de l'église, de la mairie, de l'école, du café restaurant hôtel Vicat et du lavoir, nous accueillent. Nous nous installons dans les maisons, le Q.G. dans le presbytère, le gros de la troupe dans l'école (aujourd'hui la salle des fêtes) et le reste disséminé (les jeunes dans les fenières). On construit des abris au col de Pinmorel et au-dessus de la route de Pont en Royans.

Y sont installés: fusils mitrailleurs, mitrailleuses légères et leurs servants dont l'objectif est de contrôler les deux routes d'accès au plateau par Pont en Royans et par St Pierre de Cherennes. Les 126 hommes se sont bien comportés, ne créant pas de difficultés, tout se passant dans la plus grande correction et compréhension. Hélas fin juillet, le Vercors ayant été complètement investi, les Allemands refoulent les groupes contrôlant l'accès à la forêt par Rencurel et arrivent au village après un accrochage au hameau de Charmeil. Nos chefs informés, avaient ordonné l'évacuation totale des lieux, et la compagnie fractionnée en plusieurs groupes, s'installe dans la forêt des Coulmes entre Presles et le Faz près d'une grotte préalablement repérée.

Ce mouvement est organisé pour éviter le risque de représailles sur les habitants, alors que notre mission devenait caduque. Seul incident dramatique: Jean CHAPUS et Roger REPPELIN de retour d'une mission à St Pierre de Cherennes sont faits prisonniers. Au moment de leur évasion Roger REPPELIN est tué. Aucun coup de feu ne fût tiré sur demande expresse du maire pour éviter des représailles, annoncées par le nouvel occupant. Le coeur serré, nous avons vu défiler les troupeaux emmenés par la Wehrmacht et les fermes en bordure de la forêt brûlées, leurs occupants hagards, désespérés, devant les ruines fumantes. La situation s'étant calmée, les Allemands ayant évacué le village comme tout le plateau, le groupe a monté une opération d'évacuation des hommes, armes, munitions et ravitaillement. La compagnie a rejoint la plaine.

Dernier regroupement: la bataille de Romans, la participation à la libération de la ville avec seulement un blessé léger puis huit jours après le choc dramatique à Bourg de Péage au lieu dit: la Maladière face aux blindés Allemands en retraite. Les pertes sont lourdes, plusieurs de nos camarades y laissent leur vie, un blessé laissé pour mort s'en tire par miracle: André MORIN Officier de la Légion d'Honneur. Le Capitaine PIRON est blessé en allant récupérer ses hommes. La compagnie est dissoute le 7 septembre 1944, une partie de l'effectif rejoindra la Brigade Alpine et le 11ème Cuirassier qui s'illustra en Alsace et dans les Vosges dans de durs affrontements, où plusieurs hommes encore furent tués. Cette compagnie à déploré la perte de 12 hommes:

VALAYER HenriGALABERT JosephUTELLE Roger
PERON YvesBURLET JeanASTIER Marius
REPPELLIN RogerJOYEUX PierreBENBASSAT Benjamin
SOLA SergeUTELLE EmestBATELIER Marcel


Image d'illustration

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Un hommage particulier est rendu aux Colonels CHARIGNON et DESCOUR, instigateurs de la formation de la Compagnie DANIEL - 4eme Compagnie - 1er Bataillon Drôme Nord - Commandant René PIRON.
Février 1943

Remerciements à la population pour son aide efficace et précieuse pendant les évènements.

Photo d'un groupe bien particulier dans la Compagnie que l'on prenait volontiers pour un commando Russe (en raison de leur toque en fourrure).


Magnat, Michelon, Seguy, Fabre, Achard, Perotti, Tesi
?, Andeol, Jeames
?, Tortel


Plaque commémorative inaugurée le 13 Septembre 1998 sur la place de PRESLES

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Etat nominatif - Compagnie DANIEL

ACHARD JulienDESHORMIERES JosephPAROIN Jean
ANDEOL GustaveDEVAL PaulPERC-PERETZ Marc
ANDRE RobertDREVETON RaymondPERON Yves
ALLONCLE EugèneDECHAUX Jean-MariePERROT Roger
ASTIER MariusELIE JosuéPEROTTI Eugène
BARTHELEMY AdrienFABRE RogerPETIT BARA Abel
BARTHELEME PierreFEREYRE RogerPIRON René
BATELIER MarcelFEUGIER LouisPOUZIN dit "Coco"
BENBASSAT BenjaminGARBARINO LibéraPOUZIN Placide
BERNARD MauriceGIRAUD YvesPASCAL Léon
BIENTZ RenéGODMER LaurentPERREE Jean
BOISSIEUX EmileGOY JeanREPPELIN Roger
BOUFFIER JeanGRENIER JosephREY André
BOULANGER JeanGABERT JosephROBIN Ernest
BOULET MauriceGLENAT GeorgesROTTENBERG Manuel
BOURCHAMIN MariusGUILLET GeorgesROUSSET Félix
BOURGUIGNON AiméHARELLE AndréRUEL Pierre
BOURGUIGNON AndréIDELON GeorgesRIMET Prospère
BURLET JeanIDELON RogerROBERT Georges
BURRIAND AndréIDELON MariusROZIER André
BABOY HenryJANSEN MarcelSCHUMDA Pierre
BELLE VictorJANSEN PaulSEGUY Hector
BELLE NoëlJEAMES GastonSOLA Serge
BLAY RenéJOYEUX ClaudeSAMUEL Maurice
BLAY RogerJOYEUX PierreSHULLER Paul
BOUVIER GeorgesLANDFRIED PierreTABOURNEL Michel
BOUZU RenéLAURENT JeanTABOURNEL Pierre
CAMPOUROPOULOS JeanLONG PaulTARAVELLO Octave
CARAGUEL FernandLORIOT RogerTARAVELLO Alphonse
CHALEON RobertMAGNAT LéonTARDY Aimé
CHAPON LéonMAZEYRAT LéonTERRY Marcel
CHAPUS JeanMICHELON JoachimTESI Bienvenu
CHAPUS André-JeanMIGNEREY HenryTORTEL Roger
CHARTIER LouisMILLOU RogerUTELLE Roger
CHARTIER RichardMISSIO SévérinoUTELLE Ernest
CHARTIER RobertMOREAU PaulVAUFREYDAZ Jean-Paul
CHOCHILLON FernandMORIN AndréVILLARD Jean
CRETIN PierreMICHAL EmileVALAYER Henry
CARTIER GeorgesNOPRE AndréVIGNO Francia
CAVAGNE BatisteORIOL PierreVIGNO Pierre
CAVAGNE AugustePARA GeorgesYSARD Georges
DEBIOLLES RenéPARADEIS Pierre
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Hommage à René PIRON


René PIRON

Présenté début février 1943 par le Colonel CHARIGNON au Colonel DESCOUR (alias "Bayard"), chef régional de l'A.S., René PIRON se voit proposer par celui-ci d'entrer dans la Résistance armée pour créer dans le Vercors un camp destiné à recevoir les élèves de l'école militaire de la Flèche, repliée à Valence, et former à Romans une compagnie de sédentaires volontaires en vu du débarquement allié.

Il travaille désormais en liaison avec le capitaine ARNAUD, chef départemental Drôme.

Début mai 1943, il crée à St Martin en Vercors le camp des maquisards qui reçoit des élèves de la Flèche et des étudiants destinés à l'encadrement des volontaires au moment du débarquement.

Il forme dans le secret le plus absolu une compagnie de 120 volontaires qui se rassemble le 6 juin 1944 au château de la Sizeranne, commune de Margès.

Il effectue avec son commando des sabotages de pylônes sur la ligne électrique Pizançon - Sardon.

Il participe au parachutage sur le terrain Aiguillon, commune de Beaumont-Monteux, le 26 avril 1944. Réception de 2 avions.

Après le 6 juin, il participe avec son unité aux missions du plan vert, notamment à 2 reprises sur la voie ferrée Valence – Grenoble à St Paul les Romans, puis passe au Vercors le 29 juin sur ordre de DESCOUR.

Après l'ordre de dispersion du Vercors, fin juillet il réussit à garder sa compagnie groupée dans le massif jusqu'au moment où il peut rejoindre la plaine vers Génissieux le 7 aout.

Il participe à la prise de Romans le 23 aout sans y avoir été invité et combat contre le collège et la caserne BON. Prenant lui-même un F.M. il stoppe avec ses hommes, sur le boulevard Gambetta, un convoi ennemi qui tente une sortie vers St Paul les Romans.

Le 27 aout, en position à la Maladière, il doit faire face aux "Panzer" venus de Valence pour reprendre Bourg de Péage et Romans. Sa compagnie doit se replier en ordre dispersé.

Le 28 aout, il est blessé au Pont des Seigneurs sur le canal de la Bourne, en recherchant ses morts et ses blessés restés sur le terrain la veille.

Le 30 aout, sa compagnie se reforme à Romans pour être dissoute le 7 septembre.

René PIRON, volontaire pour continuer la lutte part en Maurienne avec le bataillon PHY-PHY comme adjoint au chef de bataillon.

Pour sa conduite exemplaire devant l'ennemi, il lui a été décerné :

Médaille de la Résistance
Croix de guerre 39/40
Chevalier de la Légion d'Honneur

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Inauguration sur le parvis de l'hotel de ville
d'une plaque en hommage à la compagnie Piron

Inauguration plaque
De gauche à droite : Pierre Piron le fils, Manon la petite fille de René Piron, les Portes Drapeaux, Roger Marrand
et Mr Henri Bertholet Maire de Romans

Le texte inscrit sur la plaque :

Romans - Bourg de Péage dans la tourmente de la guerre 1939 - 1945

La population romanaise et péageoise a soutenu les divers mouvements de la Résistance en manifestant le 10 mars 1943 pour stopper en gare de Romans, avec l'aide des cheminots, un train de personnes requises pour le travail obligatoire en Allemagne.

Un nombre important de nos concitoyennes et concitoyens ont rejoint le maquis aux alentours de nos villes.

De nombreux Romanais et Péageois furent Pionniers du Vercors (résistants stationnés dans les divers camps du Vercors).

Trois formations combattantes se sont créées dans nos deux villes.
La Compagnie ABEL (par M Crouau, Triboulet, et Vincent Beaume).
La Compagnie DANIEL (par le capitaine René Piron et la section JANSEN).
Le Corps Franc Louis BOUCHIER

Avec le 11ème Cuirassier reformé dans le Vercors, ces formations ont libéré Romans, en Août 1944.

La Drôme est classée au deuxième rang des départements engagés dans la Résistance.

"Celui-là seul est digne de la liberté qui chaque jour doit la conquérir"

Goethe

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Jean Chapus, Chevalier de la Légion d'Honneur


Jean Chapus

Jean Chapus, né en 1925 à la Voulte, il arrive à Romans en septembre 1942 suite a la nomination de son père comme chef de gare. Engagé dans la résistance fin 1942 avec les membres de la maison des jeunes, sous les ordres de Paul Jansen, Jean Chapus est affecté à la compagnie Daniel que commande le Capitaine René Piron. Sa première mission à l’âge de 18 ans est le transport d’armes dans des sacs à dos par le train de Saint Vallier Saint Rambert. Ils sont trois pour une opération. Ils sont contrôlés par les soldats allemands, dans le wagon de voyageur. Paul Jansen, très inquiet pour ses deux jeunes décide d’ouvrir les portières du wagon pour sauter sur le bord de la voie ferrée, Jean Chapus l’en dissuade. Les soldats Allemands font ouvrir les sacs et la fouille faite très sommairement, les sauve.

Le 25 juillet 1944, il participe à Chanos-Curson au ramassage du parachutage, très risqué à 2 Km de l’unité de garde allemande de la centrale électrique de Beaumont-Monteux. Il retrouve sa compagnie à Presle, désigné pour une reconnaissance. De retour au village, Jean Chapus et Roger Reppelin sont faits prisonniers. Gardés par une sentinelle, il a le temps de dire à son camarade : "Nous sommes perdus, part à droite et moi à gauche". Tous les deux ils bousculent le soldat allemand, et se sauvent sous la mitraille. Son compagnon est tué à 20 mètres de l’orée du bois, Jean Chapus est sauf. Et peut rejoindre sa compagnie, qui participe à la libération de Romans.

Le 22 août 1944, avec un fusil mitrailleur, en position à l’angle de la rue Victor Hugo, il fait feu sur un camion ennemi, il est blessé par balles et éclats de grenade. Après sa guérison, il s’engage comme volontaire dans l’armée de l’air et sera démobilisé le 15 avril 1945 avec le grade de sergent. Aujourd’hui à la retraite, il est Président des Pionniers du Vercors section Romans Bourg de Péage, vice-président de Union et Fraternité.

Titulaire du diplôme de la Nation, de la Croix du Combattant Volontaire, cité à l’ordre du Corps d’Armée, Croix de Guerre avec étoile de Vermeille, de la Médaille Militaire et désormais Chevalier de la Légion d’Honneur.

Hommage de Jean BRUNET à Jean CHAPUS

"Au nom des anciens résistants, au nom de mes camarades Pionniers du Vercors, je viens dire notre joie, notre fierté, de voir enfin reconnue, d’éclatante et juste manière, les services qu’a rendus Jean Chapus à la cause de la liberté.

J’évite les phrases trop officielles, trop circonstancielles, afin que nous mesurions, l’affection que nous lui portons, et nous le remercions de l’amitié qu’il nous témoigne. Une amitié qui fut la source de tant de joie, cette amitié qui donne à la vie son véritable sens.

Bien sûr, dire en détail ce qu’a été la brillante conduite pendant l’occupation et ensuite le maquis, vous l’avez dans l’article précédent dont je ne reviens pas. je ne prononce pas le mot héros, qu’il n’aime pas que l’on le qualifie de Héros Laissant ce personnage aux films de cinéma, mais seulement d’un homme qui a fait son devoir. Avec tout ce que ce mot comporte de courage, de générosité et surtout, de bonté. Bonté, affabilité, dévouement permanent sont les vertus précieuses Que tous lui reconnaissent et qui font de Jean Chapus, non seulement, un Président actif des Pionniers du Vercors de Romans Bourg de Péage, mais un Président aimé, un Président sur qui l’on peut toujours compter, je n’ai pas, non plus parlé de la Croix de Guerre, de celle des Combattants Volontaires de la Résistance, de la Médaille Militaire et enfin, de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur dont nous sommes fiers pour lui..

Il faut savoir que Jean est l’héritier d’une famille d’honneur, son père Jean, alias capitaine Régis, chef de gare à Romans en 1944 faisait parti du réseau "Rail", il était titulaire du grade d’Officier de la Légion d’honneur, ainsi que son beau-père Louis Chartier de l’ordre de Chevalier. Le 26 août 2010, venant parfaire l’ample mission des titres de gloire, apportant ta promotion au grade de Chevalier de la Légion, dans l’ordre National de la Légion d’Honneur, au titre des Anciens Combattants.

Cette Légion d’Honneur, éminente distinction à nulle autre pareille, rassemble des hommes de caractère et d’honneur, et symbolise la fidélité aux vertus morales. Cette marque d’estime de la nation, qui vient de lui échoir, distingue certes, un homme d’une valeur combative, exceptionnelle, ayant accompli des prodiges de courage, en toutes circonstances, mais également le citoyen exemplaire, ayant très tôt choisi le camp de la liberté

Elle vient aussi, honorer, le dévouement et la conviction profonde qu’il consacre, au culte du souvenir des camarades disparus.

Notre admiration, comme vous l’imaginez est vive, et notre respect profond, pour cette Légion d’Honneur. Fascinant ruban rouge, qui apporte la consécration Nationale à la qualité des services volontairement rendus au service de la nation.

Cet hommage, est destiné à l’homme de devoir, de modestie, d’exemplarité, de droiture et de haute valeur morale et intellectuelle, que tu représentes, il est difficile de dire qu’une vie a été réussie, tant les critères pour formuler un jugement sans appel sont nombreux et différents, je sais toutefois, que je peux affirmer sans risquer de me tromper, qu’une vie a été marquée lorsqu’elle s’est passée en marge de l’amitié, comme c’est son cas.

Au nom de tous les Pionniers du Vercors et en mon nom personnel nous t’adressons toutes nos plus sincères félicitations."

Jean BRUNET


Jean Chapus

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Obsèques de René BERTRAND
Discours de Jean BRUNET,
Président des Anciens du 11ème Cuirassiers
Le 15 avril 2000
Collégiale Saint BARNARD A ROMANS


René Bertrand

Un cercueil, une Famille éplorée. Un étendard, des drapeaux. De nombreux Amis dans la peine, une foule émue.

La mort aux froides mains a pris notre ami rené BERTRAND, pour l’endormir à jamais, et ses mystères l’ont emporté dans le monde des anonymes de l’histoire, dans le royaume des ombres.

Il me revient aujourd’hui le pénible devoir de rendre un dernier hommage à René, notre ami, notre camarade de combats, notre Ancien compagnon d’armes.

Pour nous, saluer nos morts, n’est pas seulement un témoignage de fraternité, d’estime, et d’affection, c’est affirmer au travers de l’oubli et du temps qui passe qu’une flamme est entretenue, c’est maintenir l’exigence qui nous réunit dans la Résistance du Vercors.
Celle de la liberté personnelle attachée à l’indépendance de la nation.
C’est transmettre par le récit d’une existence aujourd’hui, celle de notre compagnon René.
Les choses d’un homme et son emprise sur une parcelle de notre histoire.

Il aurait eu 77 ans en novembre prochain, René voyait le jour dans une famille ouvrière de Romans et apportait déjà une grande joie à ses chers Parents qui avaient leur premier enfant.

Dans son enfance, il fréquenta assidûment l’école Tortorel pour arriver au certificat d’études à 11 ans, puis il entra comme apprenti en chaussures pour terminer comme ouvrier hautement qualifié.

En 39, il vivait une jeunesse joyeuse et insouciante lorsque la guerre éclata ce qui lui fit prendre un autre chemin.

Il eut du mal à supporter l’occupation de son pays et déjà en 43 la résistance le trouva dans ses rangs. Ce qui lui vaut son arrestation au cours d’une rafle et qui le conduit en Allemagne comme STO grâce à la complicité d’officiers Français il obtient une permission pour Romans, dont il ne repartira pas.
Le 6 juin 1944, le Vercors lui apprit bien vite la différence entre le vécu et l'imaginé, et aussi un des plus vieux langage des hommes, celui de la volonté du sacrifice et du sang.
Avec la compagnie Chabal du 6ème BCA. Il a vécu les journées de cauchemar tout comme la mort du Combattant, le sacrifice des civils enfoui dans la cendre épaisse de l’histoire.

Ce fut ensuite la prise de Romans, celle de Lyon, puis la campagne des Vosges dans les rangs du 11ème Cuirassiers.

Le 6 novembre son escadron était muté au BM 24 pour devenir avec les anciens venus de Djibouti, la 2eme compagnie sous le commandement du capitaine Cathala de son pseudonyme Grange dans le Vercors.

Le 11 janvier 1945 à Obenheim en Alsace, ce bataillon par sa résistance Héroïque a sauvé Strasbourg de l’offensive ennemie.

Composé de plus de 700 soldats, seulement 300 se sont retrouvés prisonniers et avant d’être emmenés en déportation, les allemands leur rendaient les honneurs.

René avec ses amis marsouins, vécut quelques mois au stalag 13 D à Nuremberg. Revenu au pays pour lequel il s’est tant battu, il fut démobilisé le 15 novembre 45 avec le Grade de brigadier. Une autre lutte l’attendait à Romans, celle du travail et de la vie. En août 52, il épousait Giséle et cinq enfants venaient embellir ce foyer uni courageux et travailleur.

Ses compétences et capacités professionnelles dans le travail du cuir lui permirent de s’installer à son compte et de subvenir aux besoins d’une famille unie dans l’amour et la joie.

René tu resteras c’est évident dans le coeur de tout le monde anciens combattants auquel tu vouais tant d’admiration et d’amitié.

Tu es parmi ceux qui ont incarné au plus haut l’esprit associatif, ayant le sens de l’initiative qui va de l’avant et ne se résigne pas. Ta simplicité, ta modestie, n’ont d’égales que ta sensibilité et ta grande qualité reconnues de tous. Tes avis, réfléchis, tombaient telle la sentence du sage.

La richesse de tes capacités humaines, ta loyauté, ton sens du devoir, ton esprit d’ouverture te faisaient gagner l’estime de tous ceux qui t’approchaient.

Mon cher René, tu resteras dans le coeur des Pionniers et combattants volontaires du Vercors, car tu étais pour ceux de la section de Romans Bourg de Péage le président admiré et dévoué qui leur a rendu de si grands services durant de nombreuses années.

Tu resteras dans le coeur de tous les membres du comité du centre Historique de la résistance et de la déportation qui viennent de perdre un merveilleux Président.

Tu resteras dans le coeur des anciens du 11 cuirassiers Vercors qui doivent beaucoup à ton inlassable dévouement. Depuis longtemps tu as été un vice président actif et très apprécié.

Je sais que le Président Rossetti a toujours été content de t’avoir à ses cotés comme j’ai pu l’être également moi même.

Tu resteras dans le coeur des très nombreux adhérents, de l’union fédérale des anciens combattants, qui viennent de perdre un membre de leur conseil d’administration très aimé. Et pour lesquels tu t’es tant dévoué.

Tu resteras dans le coeur des anciens du bataillon de marche 24, avec lesquels tu as tant souffert.

Tu resteras dans le coeur des membres du souvenir Français dont ta présence dans les manifestations du souvenir était aussi très appréciée.

Tu resteras dans le coeur de tous tes amis de Rhin et Danube et comme à ceux de l’.A.N.A.C.R. dont tu fus aussi très assidu à toutes les manifestations.

Membre estimé et très considéré, dans toutes les associations d’anciens résistants et combattants, tu avais su épanouir ton attachante personnalité, dans le comité d’entente des anciens combattants, qui réunit en son sein, tous les Présidents Romanais et Péageois, ils témoignent par leur présence l’amitié fraternelle, qu’ils te portaient en pensant au grand vide que ta disparition va causer.

Malgré ta santé fragile tu étais encore ce 11 mars dernier, avec eux au monument des fusillés de Beauregard Barret. Mon cher René, te voilà parti pour un grand voyage, non pas de la même fougue que tu mettais à gravir les sentiers du Vercors.

Mais du pas tranquille, que tu prenais toujours, à accompagner un ancien combattant, vers sa dernière demeure.

Tandis que ta silhouette lentement s’efface à l’horizon, ceux que tu laisses sont envahis de peine.

Ils ont la consolation, de savoir que tu as retrouvé dans le royaume des vainqueurs tous ceux qui ont connu les atrocités de la guerre. Plus forte que la mort, la vie garde ses droits.

Au coin du souvenir nous ne t’oublierons pas.

Ces drapeaux qui représentent la grande famille des anciens combattants, sont venus saluer et s’incliner une dernière fois, devant l’ami, le frère d’armes, qui vient de nous plonger dans une pénible tristesse.

Nous ne reverrons plus cette forte personnalité qui te caractérisait. Il y a quelques mois seulement, la maladie est venue contrarier ta vie paisible, et contre laquelle tu as mené un dur combat mais qui fut hélas, le dernier, l’ultime. Comme un guerrier jaloux qui, témoin d’une fête jette au milieu des fleurs son panache sanglant, René s’est incliné, laissant sa famille et ses nombreux amis.

A Gisèle son épouse, à ses enfants, et petits enfants, nous présentons nos sincères condoléances, et les assurons de notre sympathie attristée. Que Madame Bertrand reçoive l’affection de tous ses camarades, qui sont là aujourd’hui, soit par leur présence, ou par la pensée, ils vous apportent un certain réconfort dans votre grande peine.

Au revoir René, nous ne parlerons plus ensemble, et pourtant ce n’est pas le silence.

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ANDRE BEGUIN, portrait d’un pionnier du Vercors.

André BEGUIN né en 1924 à Bouvante-le Bas, dans le Pays du Royans (Vercors), décédé le 16 mai 2010.

La Jeunesse
Il s’expatrie pendant 3 ans à Marseille chez un oncle pour apprendre le métier d’horticulteur.Mais, le Royans lui manque et, en 1939, il revient au Pays. Pendant 2 ans, il va travailler comme garçon de ferme à La Motte-Fanjas pour rejoindre en 1941, la petite entreprise familiale et devenir bûcheron.sous les ordres de son papa. Il va ainsi bûcheronner jusqu’en 1944, période à laquelle les jeunes de son âge sont embrigadés dans les chantiers de jeunesse.Il fait partie de la dernière promotion puisque ceux d’après mars 1944 n’ont jamais été convoqués.

La Résistance
Mais André se dérobe à ces obligations pour devenir "réfractaire". A la faveur d’une rencontre fortuite avec le capitaine BOURDAUX, alias "capitaine Fayard", commandant en chef le réseau d’Ambel, le jeune André rentre par la grande porte dans la Résistance du Vercors. Pour donner le change à son père, il continuera de travailler avec lui tout en remplissant à son insu, des missions pour la Résistance. Sans bien comprendre pourquoi, André BEGUIN constatera que 3 des employés de son père travaillaient à l’écart et s’absentaient souvent. Mais à cette époque, on avait appris pour sa survie, à ne jamais poser de question. Plus tard, André apprendra que ces 3 ouvriers étaient des membres actifs du réseau d’Ambel dont faisait également partie son propre père.

Au camp d’Ambel, non loin de la forêt de Lente, André formait des cheminots réfractaires pour en faire des bûcherons. André BEGUIN séjournera dans le maquis du 1er janvier au 6 juin 1944. Dès les grands combats (juin/juillet 1944), André Béguin et ses compagnons d’armes reçoivent l’ordre de descendre sur St Jean-en-Royans, pour protéger la montée sur Bouvante et le 9 juin, il se retrouve au col de Godissart.

Du camp d’Ambel, André BEGUIN garde l’image d’un endroit "où l’on se sentait en sécurité car beaucoup de gens oublient qu’à l’époque, l’armée allemande terrifiait et il y avait de quoi !" Et puis, il régnait une ambiance particulière, faite de franche camaraderie, de respect : "On ne posait aucune question sur les origines, les religions ou l’opinion politique des voisins. Ce qui nous importait, c’était de combattre les Allemands et rien d’autre."

La force d’André comme ses camarades était la confiance qu’il avait dans ses chefs. Il les suivra jusqu’en Allemagne : le capitaine BOURDAUX, alias "Fayard", le lieutenant STEPHEN, alias "Valot" et le colonel RAOUX.

Après la terrible attaque de Vassieux, le 21 juillet 1944, le groupe va se disloquer et les résistants deviennent des fugitifs.qui ne mènent plus aucune action. Après le 25 août, le capitaine Fayard ordonne le rassemblement pour la libération de Romans, le 27 août. Là, André BEGUIN est incorporé dans une unité constituée, le 11e Régiment de Cuirassiers. Il va participer à toutes les opérations de libérations de villes occupées : Romans, Lyon, la Haute Saône, le Doubs, le Jura, les Vosges et l’Alsace où il sera blessé et l’occupation en Allemagne.


Hôpital de Lyon - Avril 1945

Le devoir de Mémoire
André BEGUIN appartient à l’association Rhin et Danube et à l’amicale du 11ème Cuirassiers où il a occupé diverses fonctions (président d’honneur). Depuis 1988, il préside la section Constant Berthet des Pionniers du Vercors (St Jean-en Royans/La Chapelle-en-Vercors/Vassieux). Cette association a été créée en octobre 1944 par Eugène Chavant.

A son actif, la création d’un parcours de mémoire qui relie différentes stèles commémorant le martyr de résistants ou de civils (Bouvante-le-Haut, La Vacherie, Lente, col de l’Echarasson…).

Il adhère en outre à de nombreuses associations de résistants et d’anciens combattants. Il est président des anciens combattants de St Jean-en- Royans/Bouvante, président d’honneur de l’amicale d membre des Combattants Volontaires de la Résistance.


Carte de Combattant

La Reconnaissance
Les médailles et décorations qu’il arbore lors des cérémonies officielles sont nombreuses et plus que méritées : croix d’engagé volontaire 39/45, croix de Combattant 39/45, celle de Combattant Volontaire de la Résistance, médaille commémorative 39/45, médaille d’honneur des Pionniers du Vercors, médaille d’honneur du 11ème Cuirassier, médaille d’honneur 1ère Armée française libre Rhin et Danube, médaille des Maquisards Réfractaires de France.

Témoignage
Quand on lui demandait s’il était fier de son parcours, il répondait : "Non, à quoi bon. C’était normal !"
Normal ? Vraiment … ?


Dépôt de gerbe - Bouvante le Haut 2004

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Le Chemin des oubliés

Un homme meurt deux fois.
La première fois physiquement,
la deuxième lorsque l'on ne parle plus de lui.


Ambel


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Ce monument fut érigé à la mémoire du premier maquis de France. Les frères Samuel, d'origine israélienne, découvrirent ce lieu isolé, dépourvu de route, idéal pour cacher des réfractaires sous le couvert d'une exploitation forestière.

Les principaux chefs : Bourdeaux alias "Fayard", Valot alias "Stephen", Samuel alias "Jacques".

Par la suite, tous s'engagèrent au sein du 11ème Cuirassiers et terminèrent avec l'occupation en Allemagne.


L'Echarasson


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Stèle à la mémoire de Fernand Borel, Adrien Bergeret et Aimé Ruchon.

Pensant être en sécurité en se déguisant en ouvriers agricoles, ils furent surpris par une patrouille allemande alors qu'ils étaient en train de décharger une charrette de fourrage.


Saint Thomas en Royans


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Stèle à la mémoire du gendarme André Rousset.

Tué lors d'un accrochage avec des Allemands qui cherchaient à fuir.


Le Mandement


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Stèle à la mémoire de Paul Jalifer de Vassieux et de son employé Elie Lesches.

Ils pensaient se trouver en sécurité en rejoignant Bouvante dont Elie était originaire. Mais ils furent arrêtés à Lente et pendus à un arbre derrière la ferme du Mandement.


Pot de la Chaume


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Stèle à la mémoire de Lonzo Emile, Ballada Gaston, Beesau Yves, Bouley Marcel, Berdouille Raoul, Chastenay de Géry Bernard, Naes Edouard, Humeau Roger, Issartel Adolphe, Jacquot François, Laplace Maria, Jallifer Paul, Lesches Elie, Laye Marcel, Lebecq Georges, Lorrain-Tournoy Henri, Le Goff Lucien, Mayer Robert, Perriolat Maurice, Porchedu Jean, Roussin Yves, Roger André, 2 inconnus.

Stèle élevée à l'emplacement où furent rassemblés par la Croix-Rouge les morts du plateau, avant que les familles puissent les récupérer. Parmi eux, Georges Lebecq, fermier de la ferme Grenier. Savoyard d'origine, il espérait, en changeant de pays, échapper à la milice de Pétain. Le sort en a décidé autrement.


La Charge (Léoncel)


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Stèle à la mémoire de Albert-Brunet, Jean Gauthier, et Albert Giraud.

Après l'ordre de dispersion, Albert-Brunet, Gauthier, Giraud, Samuel issus du camp de Gaudissard pensèrent trouver leur salut en faisant les fenaisons au bord du lac de Bouvante le Haut. Maurice Faure, le fils du gardien du barrage, aperçut une colonne allemande qui, arrivant du col du Pionnier, se trouvait au tournant des Ollats et prenait le sentier menant au barrage. "Les allemands arrivent, ne restez pas là" dit-il aux faneurs. Mais ceux-ci, avec l'insouciance de leur jeunesse répondirent : "ils ne nous dirons rien." Mais, ce qui devait arriver arriva. Les allemands les obligèrent à leur montrer le chemin pour aller à Chabeuil. Arrivés à la Charge, Albert-Brunet, Jean Gauthier et Albert Giraud furent fusillés en bordure de la forêt. Les allemands repartirent avec Roger Samuel en direction de la Vacherie.


La Vacherie


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Stèle à la mémoire de Roger Samuel.

Venant de la Charge, les allemands, maintenant certains de retrouver leur chemin, éxécutent Roger Samuel.

Association des Anciens du 11ème Cuirassiers Vercors Vosges Alsace
Maison du Combattant
26 rue Magnard 26100 ROMANS-SUR-ISÈRE
http://www.11eme-cuirassiers-vercors.com
Réalisation BCD Informatique