Mardi 15 Août 1944 - Débarquement

Dans la nuit, pour se regrouper au-dessus de la méditerranée, les appareils Alliés tournent en rond avant de se diriger vers les côtes Françaises. La durée du transport semble être très longue pour nos parachutistes. Le plus étonnant, c'est que la Flack ne tire pas sur ces vagues d'avions qui volent tout feux allumés. C'est une chance ! Alertés par leurs avant-postes, les P.C. ennemis sont perplexes. Trompés par l'atterrissage des mannequins parachutistes de l'opération "FERDINAND", ils sont un peu désemparés et ne comprennent pas tout de suite l'importance de l'opération. Malgré tout, ils réagissent rapidement mais trop tard, les cent quarante planeurs ont déjà déversé les troupes aéroportées sur le sol de PROVENCE. Il est cinq heures du matin et il a fallu trois bonnes heures pour le déroulement de l'opération. Au sol, au début, c'est un peu la pagaille pour arriver à regrouper les unités à la lueur de l'aurore.

Du côté Allemand, au début de l'action Alliée, le Général NEULING, commande le 62ème corps d'armée qui tient les défenses côtières, a cru à une feinte pour cacher un autre objectif. Son Etat-major et lui-même sont persuadés que ce n'est qu'une opération de diversion pour camoufler le véritable débarquement qui devrait avoir lieu à GENES. Cependant, lorsque les gardes-côtes signalent l'arrivée de l'armada aérienne, ils ont compris !

Le débarquement aérien a eu lieu entre DRAGUIGNAN et LE MUY. A DRAGUIGNAN, il y a une faible garnison Allemande. Quatre heures après leur atterrissage, les premiers éléments avancés se rapprochent de MONTFERRAT dans la vallée du NARTUBY et de FAYENCE.

Bien que DRAGUIGNAN soit en partie occupée par les troupes Alliées, une poche de résistance reste à réduire. Il s'agit du siège de l'Etat-major du Général NEULING qui est constitué par plusieurs blockhaus importants entourant la ville "GLADYS", Bunker qui ne veut pas se rendre.

C'est la compagnie "B" du Capitaine EVANS du 551 bataillon U.S. qui est chargée par le Général FREDERICK de réduire ce point de résistance ennemi. Le sergent Français SCHEVENELS du 1er choc est désigné pour servir de guide. Fortement bombardés, les Allemands ne résisteront pas longtemps. En même temps que cette reddition, des embuscades sont tendues sur la RN 7. Des Allemands tombent dans le piège, notamment à la PUGERE prés de TRETS, tendu par les FFI et ont des pertes.

Dés le petit jour, le débarquement terrestre commence. Pour élargir la tête de pont, les troupes progressent sur la côte. L'annonce du débarquement sur les côtes de PROVENCE, se répand comme une traînée de poudre dans tout le DIOIS.

Dans le VERCORS, c'est le calme après la tempête. Il n'y a plus ni Boches, ni Maquisards, mis à part le commandant "DURIEU" et le Capitaine BRISAC qui sont encore à PETOUZE. Le Commandant "LAROCHE" (TANANT), chef d'Etat-major de "HERVIEUX" est à RENCUREL. Il est venu pour préparer le nouveaux P.C. d'"HERVIEUX". En chemin, il rencontre des chasseurs du 6ème B.C.A. qui le guident et lui permette de retrouver d'autres chasseurs. D'un autre côté, les hommes du Lieutenant VILLARD reçoivent l'ordre du Commandant LEMOINE, de quitter BOURG-D'OISANS pour rejoindre le 6ème B.C.A. dans le VERCORS.

A VALENCE, au début de l'après-midi, des avions Alliés viennent bombarder le pont routier sur le RHONE, reliant VALENCE à SAINT-PERAY. Une bombe touche le tablier du pont. Une des travées s'effondre. Un civil est tué. Toutes les autres bombes tombent sur la ville aux alentours des quais. Quarante-sept civils sont tués sur le coup et il ya de nombreux autres blessés. C'est bien cher payé pour un si maigre résultat. La Résistance aurait bien pu se charger de cette destruction et à moindre frais.

A LIVRON, l'aviation Alliée bombarde le pont de la RN 7 sur la Drôme qui n'est que faiblement endommagé. Comme cet axe est vital pour leurs troupes en retraite, les Allemands commencent immédiatement à le réparer et, pour éviter les sabotages de la part des Maquisards, établissent des postes de gardée renforcés à chacune de ses extrémités.

La Flack Allemande concentrée dans la vallée du Rhône, est extrêmement efficace. Un appareil Allié touché s'écrase non loin de CHATEAUNEUF-D'ISERE. Cinq aviateurs réussissent à sauter en parachute. L'un d'entre eux, blessé, est transporté à l'hôpital et les autres sont dirigés sur SAINT-CHRISTOPHE-LE-LARIS où cantonne la 1ère Compagnie du 1er Bataillon de la Drôme. Cette Compagnie est commandée par "BOZAMBO" (Capitaine Charles LAHMERY). Un autre avion en difficulté, largue ses bombes au hasard, avant de s'écraser prés de la ROCHE-DE-GLUN.

Dans l'ISERE, à ALLEMOND, sur la D 526, au-dessus de BOURG-D'OISANS, les Allemands tombent dans une embuscade. Trois des leurs sont tués. Plusieurs autres grièvement blessés. Assoiffés de vengeance, ils fusillent sur place deux français et arrivés à BOURG-D'OISANS, ils arrêtent six civils qu'ils abattent immédiatement. Dans ce groupe d'otages, cinq étaient d'origine étrangère et un était Français de souche.

Dans le DIOIS, "GEORGES" désire récupérer les postes émetteurs qu'il a dû enterrer le 23 Juillet 1944 prés de la maison forestière de PRE-GRANDU. Il envoie une patrouille commandée par le Lieutenant RANGHEARD pour essayer de retrouver l'endroit et rentrer en possession des précieux appareils. La patrouille quitte SAINT-JULIEN-EN-QUINT. Elle passe par PONT-PAYANNE, le COL SAINT-ALEXIS, le village du ROUSSET, LA COCHE et en définitive, bivouaque tant bien que mal dans la nature.

Pendant ce temps, "LEGRAND" rejoint VACHERES où il installe son nouveau P.C. Il donne l'ordre à toutes les Compagnie de se rapprocher de la plaine afin d'être prêtes à intervenir à tout moment.

JURY part de la forêt de LENTE. Il embarque avec la cinquantaine de Maquisards qu'il a sous ses ordres sur deux camions gazogènes. L'un reste en panne à SAINT-JEAN-EN-ROYANS et les gars n'arrivent pas à le dépanner. Il faut réquisitionner un autre camion pour y recharger le matériel. Le regroupement s'effectue à LA BAUME-D'HOSTUN. Là, dans les buis, un pauvre Boche qui était venu revoir sa dulcinée, est abattu sans pitié.

"GRANGE" et son C11 se sont regroupés eux aussi à LA BAUME-D'HOSTUN. Il font mouvement en évitant ROMANS QUI FOURMILLE de Boches et rejoignent CHAVANNES, en vue d'une embuscade sur la nationale 7.

Mercredi 16 Août 1944

A DIGNE, le matin même, les trois officiers du S.O.E. "ROGER" (CAMMAERTS) et ses deux compagnons arrêtés en même temps que lui quatre jours avant, sont sortis à l'aube de leur cellule par leur gardiens. Ils sont persuadés qu'ils vont être exécutés et attendent ce moment avec anxiété. Ils ignorent totalement les démarches de "MISS PAULINE" et l'accord intervenu entre le S.O.E. et Max MASSON, le Belge. Celui-ci, compte tenu de la rapide avance des Alliés dans le midi, a décidé d'accepter les conditions proposées. Il décide de se constituer prisonnier en libérant les officiers S.O.E. afin que ceux-ci lui servent de garantie. Arrêté par les Alliés, il sera évacué sur l'Italie où il restera prisonnier jusqu'à la fin de la guerre pour, ensuite, rentrer chez lui en BELGIQUE, sans être nullement inquiété.

"MISS PAULINE" sera assassinée en 1952 dans des circonstances obscures et le Capitaine de gendarmerie Alsacien retrouvé mort prés de VENCE. Qu'est devenue la rançon ? Mystère !!

Tôt, le matin, le C11 canarde un convoi chleuh sur la RN 7, lui causant des pertes en hommes et en matériel. Sans attendre, il se replie en gazo-car sur CHAVANNES.

En PROVENCE du Sud, dés le début du jour, le 7ème R.T.A. de la 3ème D.I.A. commandée par le Général GOISLARD DE MONSABERT, débarque sur une plage de SAINT-TROPEZ. Fort de trois mille hommes, il est commandé par le Colonel CHAPUIS. Cahin-caha, il gagne à pied COLLOBRIERES par GRIMAUD et le col de TAILLUDE en suivant la D 14 qui traverse le MASSIF-DES-MAURES.

Sur la côte, le débarquement se poursuit et au fur et à mesure, les troupes s'enfoncent vers l'intérieur, vers l'arrière pays. A DRAGUIGNAN, la garnison encerclée est canardée au mortier. Les blockhaus enfumés cessent le combat les uns après les autres. En fin d'après-midi, l'honneur étant sauf, la garnison se rend. Les "aéroportés" ont fait tâche d'huile et occupent les villages LES ARCS, VIDAUBAN, LE MUY et font leur jonction avec les troupes venues par mer. Il manque le matériel lourd qui n'a pas encore été débarqué. Il fallait d'abord que la zone soit suffisamment libérée pour envisager leur débarquement. La 1ère DFL qui a mis son infanterie à terre, progresse sans trop de difficulté vers HYERES. A son tour, le bataillon des chocs est débarqué. Les jours suivants, il participera avec le 1er Régiment de Fusiliers-Marins (1er RFM), le 8ème Chasseurs d'Afrique (8ème RCA), les Bataillons de Marche (BM 21, BM 24), la Légion Etrangère (13ème DBE) et les Tirailleurs de GONZALES-DE-LINARES, à l'attaque de TOULON. Les prisonniers refluent vers l'arrière où ils sont parqués.

Dans le DIOIS, la section du bataillon de choc qui devait participer à l'attaque de CHABEUIL avec des unités F.F.I., reçoit un contre-ordre de "LEGRAND" qui vient d'installer son nouveau P.C. à VACHERES. A la suite du débarquement réussi en PROVENCE, il estime qu'il est plus utile de renforcer les Compagnies, qui sont déjà sur la "route Napoléon" pour arrêter les fuyards Allemands éventuels ou les troupes de renfort que l'ennemi pourrait être tenté d'envoyer. Avant de partir, MUETTE rencontre LASSALE, un radio du B.C.R.A., qui était dans le VERCORS et s'est replié dans le département de la Drôme. Ce dernier a une très mauvaise opinion des F.T.P. En effet, ils les ont très mal reçu et ont même voulu les désarmer.

Enfin, MUELLE et sa section partent; lui, en traction avant et sa section dans un gazo-car. Ils sont précédés par une moto qui doit servir d'éclaireur et signaler tous les obstacles. Le Lieutenant BEAUMONT doit les suivre sous quelques jours avec les restes de la 16ème Compagnie. Le parcours par DIE et CHATILLON-EN-DIOIS pour atteindre le COL-DU-MENEE, se passe sans incident notable. I n'y a plus de Boches dans le coin. Mais ils ont une forte déconvenue en arrivant à la ferme où ils doivent coucher. Elle est déjà occupée par les F.T.P. qui ne veulent pas de leur présence et les reçoivent très mal. Ce n'est qu'après de longs, de très longs palabres qu'ils veulent bien leur laisser une place pour la nuit.

En fin de matinée, dans la vallée du Rhône, une vingtaine de bombardiers Alliés, en plusieurs vagues, se présentent au-dessus de SAINT-VALLIER. Le but de cette armada est de détruire les ponts de la RN 7 et du chemin de fer enjambant LA GALAURE. Malheureusement, le navigateur qui dirige ces vagues de bombardiers s'est trompé et ceux-ci manquent totalement leurs objectifs, et à la place, détruisent complètement tout le quartier Sud de SAINT-VALLIER qui est rasé, entraînant la mort de soixante-quatorze civils et de quatre soldats Allemands présents sur les lieux. Il y a de très nombreux blessés et des familles entières sont décimées. Décrire l'amertume de la population et de la résistance devant un tel gâchis est impossible.

"HERVIEUX" retrouve son Etat-major en entier qui a réussi à se regrouper à SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE.

"CHABERT", lui, déplace son P.C. de TULLINS à SAINT-GERVAIS.

"BAYARD" vient à SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE, pour se concerter avec "HERVIEUX". Ils se rendent tous les deux à VACHERES, au P.C. de "LEGRAND" où ils sont rejoints par SAINT-SAUVEUR. "BAYARD" donne l'ordre d'intensifier la guérilla à outrance, principalement sur la nationale 7 afin de retarder au maximum la retraite des unités Allemandes remontant vers le Nord et de les affoler le plus possible.

On peut être étonné de voir les différents P.C. changer si souvent de place, mais il faut savoir que la sécurité des commandements l'exige, les Allemands étant renseignés en permanence par les Miliciens et les Collaborateurs de tout poil. A la BAUME-D'HOSTUN, les Escadrons de "THIVOLLET" se sont regroupés et ont cachés leur matériel lourd, principalement les réserves de munitions, dans les buis. Dans la soirée, JURY quitte LA BAUME-D'HOSTUN avec ses hommes pour aller attaquer et détruire un train d'essence ennemi arrêté en gare de SAINT-MARCEL-LES-VALENCE sur la voie reliant VALENCE à ROMANS. BAGNAUD doit venir épauler JURY avec ses Maquisards.

Après le catastrophique bombardement Allié sur SAINT-VALLIER du matin même, "LEGRAND" redoute un nouveau raid Américain sur le pont de la RN 7, à LIVRON sur la Drôme. En effet, les Boches l'ont déjà remis en état et ont pris la précaution de le garder en force. Aussi donne-t-il l'ordre à la Résistance de le faire sauter. Durant la nuit du 16 au 17 Août 1944, de courageux et efficaces Résistants parviennent, sans donner l'éveil aux sentinelles et aux multiples patrouilles ennemies, à transporter et mettre en place les charges de plusieurs centaines de kilo de plastic; à installer la mise à feu et à se retirer silencieusement.

A l'aube du jeudi 17 Août 1944, une formidable explosion retentit. La totalité du tablier du pont traversant la Drôme s'affaisse sur une longueur de prés de trente mètres, rendant toute réparation impossible avant longtemps. Fou de rage, les Allemands se rabattent alors sur un pont de secours qui traverse la Drôme en amont, celui qui relie GRANE à ALLEX sur la départementale D 128.

Les Boches occupent alors GRANE. Inutile de dire que la garde du pont est des plus sévère. Il ne fait pas bon s'en approcher. Le pont traversant la rivière Drôme à LIVRON était construit pour la nationale 7, celui qui traverse la Drôme à GRANE est bien moins large puisqu'il ne dessert qu'une départementale; de plus, cette explosion prive les troupes Allemandes d'un passage et les obligent à faire un détour en "Territoire Terroriste" de plus de 28 kms pour retrouver par la D 125 et par la 93, la nationale 7 au village FIANCEY.

Il est bien évident que la Résistance en profite et que les accrochages se multiplient. Enhardi par la prochaine libération, les hommes du Lieutenant DIDIO engagent le combat. Les Nazis ont six morts dans cet engagement et les Patriotes quatre. Pour se venger, les Allemands tuent deux civils et incendient une ferme tandis que le Lieutenant DIDIO se réfugie dans la forêt de MARSANNE.

A SAINT-MARCEL-LES-VALENCE, le 2ème Escadron du 11ème Cuirassiers, commandé par le Capitaine JURY, doit attaquer le train. Il devait être secondé par les hommes de BAGNAUD. Cela fait plusieurs minutes qu'il attend les gars de BAGNAUD qui sont anormalement en retard. L'opération a pourtant très bien débutée. Les sentinelles Allemandes ont été supprimées en silence très rapidement. A cause de ce retard, l'action traîne en longueur. JURY décide de passer à l'attaque sans plus attendre. A un coup de sifflet, celle-ci débute par une vive fusillade qui durera pendant plus d'une heure. Sans BAGNAUD et ses hommes, l'attaque manque d'ampleur. Plusieurs Fritz sont mis hors de combat. Des renforts ennemis arrivent de VALENCE. Il faut décrocher. Le train attaqué à la grenade ne brûle qu'à moitié et c'est sous une avalanche de balles que le 2ème Escadron se dérobe à vive allure à travers champs. Aucune perte n'est à déplorer dans nos rangs. A la suite de cette attaque l'ennemi perquisitionne les environs. Il arrête seize otages civils qui n'ont rien à voir avec cette attaque. Il les fouille systématiquement et trouve sur l'un d'eux, un instituteur, un sifflet. Il s'en servait pour ordonner les rentrées en classe de ses élèves. Persuadés qu'ils ont découvert l'auteur du signal d'attaque, après avoir libéré les quinze autres otages, les Fritz emmènent leur prisonnier à FORT-MONTLUC à LYON, puis le fusillent le lendemain à BRON.

De retour à la BAUME D'HOSTUN, le C11 de "GRANGE" est rejoint par JURY qui arrive de SAINT-MARCEL-LES-VALENCE.

Afin de donner plus d'efficacité aux troupes qu'il commande, "HERVIEUX" décide former deux groupements de combat :

Premier groupement : sous les ordres de "CHABERT" (Commandant BOUSQUET) comprendra :

- Le 6ème B.C.A. de "DURIEU" (COSTA de BEAUREGARD) de SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS,
- Les F.T.P.F. des environs de GRENOBLE,
- Les Maquisards de CHAMBARAND (Bataillon "MARIOTTE"),
- Les Maquisards de la GRANDE CHARTREUSE (Bataillon "LOISY")
- Et le reste de plusieurs unités Alpines (Compagnies "BOB" et "ADRIEN").

Deuxième groupement :

- Le 11ème Régiment de Cuirassiers de "THIVOLLET" en entier,
- Le Bataillon "FAYARD" (Commandant BOURDEAUX)
- Ainsi que les Sénégalais du Capitaine MOINE, stationnés à LA BAUME D'HOSTUN

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Dans le DIOIS, le Lieutenant RANGHEARD revient à SAINT-JULIEN-EN-QUINT avec ses postes émetteurs qu'il a réussi de récupérer à PRE-GRANDU.

Prés de PLAN-DE-BAIX, un commando Franco-américain commandé par le Captain FOSTER, est parachuté. A COMBOVIN, se trouve déjà depuis plusieurs semaines, le commando du Captain TUPPERS parachuté le 29 Juin à VASSIEUX. Ils seront réunis pour ne faire qu'un seul commando fortement armé qui ira sur la RN7 attaquer les convois ennemis à l'aide de leurs bazookas.

Dans l'Isère, "BAYARD", après avoir regroupé son Etat-major, s'installe au village de NOTRE-DAME-DE-L'OSIER.

En NORMANDIE, après deux mois de combats acharnés, appuyés conjointement par leur artillerie de campagne et celles des navires de guerre en mer, dont le cuirassier Français COURBET, les Anglais prennent enfin TROARN à 15 kms à vol d'oiseau de COLLEVILLE sur ORNE et de OUISTREHAM.

En PROVENCE, sur la côte, les chars, canons, véhicules en tous genres, munitions, essence et vivres, débarquent sans discontinuer de CAVALAIRE à SAINT-TROPEZ. C'est un grouillement incessant d'hommes et de gros matériel qui circulent dans un bruit énorme. Au fur et à mesure de leur débarquement les unités récupèrent leur matériel. Elles enlèvent la graisse waterproof qui protège toutes les parties métalliques du matériel. Elles démontent les longs tuyaux d'évacuation des gaz qui avaient été placés verticalement sur les tuyaux d'échappement afin de permettre aux véhicules de rouler dans l'eau de mer. Les unités se regroupent progressivement sur les lieux de rassemblement prévus à l'avance.

Ainsi les troupes Américaines convergent-elles vers FREJUS et DRAGUIGNAN.

Le Général DE LATTRE DE TASSIGNY est aux ordres du Général PATCH, commandant en chef du théâtre d'opération Allié du Sud. Il commande la 1ère Armée Française qui a pour mission de libérer la côte des points de débarquement jusqu'à la vallée du Rhône. C'est un très gros morceau. Il s'agit de s'emparer des forts et défenses qui entourent les ville de HYERES, TOULON, LA CIOTAT, CASSIS, MARSEILLE, AUBAGNE et de remonter jusqu'à AVIGNON.

Sur les côtes de PROVENCE, le Haut commandement Allemand dispose d'au moins 40 000 hommes dont 17 000 seulement à MARSEILLE. La tactique de DE LATTRE DE TASSIGNY est audacieuse et pleine de risque. Pour relever le défi de PATCH, pour aller vite, il a décidé d'attaquer simultanément TOULON et MARSEILLE tout en progressant le plus rapidement possible sur AVIGNON. Il entend progresser non seulement sur la côte, mais aussi par l'intérieur dans un vaste mouvement tournant en utilisant au maximum les troupes FFI de la région.

Dans ce but, il lance la 1ère DFL sur TOULON. Cette dernière est commandée par le valeureux Général Diego BROSSET. Celui-ci aura comme force tactique, le 1er Régiment de Fusiliers-Marins, montés sur des chars légers de reconnaissance, le Bataillon de choc commandé par le Capitaine HERIARD-DUBREUIL, le 8ème Chasseur d'Afrique sur ses tanks Destroyers (T.D.) dont l'un est paré d'une magnifique tête de girafe empaillée que les tankistes ont subtilisé dans un musée à ROME, des Légionnaires de la 13ème Demi-brigade, les Bataillons de Marche (BM 5, BM 21, BM 24, etc...), les Tirailleurs de LINARES...etc. Les forts de TOULON tombent les uns après les autres et la libération du grand port militaire méditerranéen sera entièrement terminée le 26 Août 1944.

A MARSEILLE, c'est le Général GOISLART-DE-MONSABERT qui est chargé de libérer la ville. Il passe à l'attaque avec la 3ème Division d'Infanterie Algérienne (DIA) forte de 15 000 hommes. Cette Division comprend le 7ème Régiment de Tirailleurs Algérien (RTA) de 3 bataillons; le 2ème Bataillon du 3ème R.T.A.; appuyée par le 1er, le 2ème et le 3ème groupe tactique motorisé (G.T.M.); le Combat Command n°1 (CC1) comprenant le 2ème et le 4ème Escadron de chars du 2ème Régiment de Cuirassiers du Colonel DUROSOY, des Bataillons de marche et de l'artillerie Divisionnaire etc..etc...

Sur l'axe GARDANNE, AIX-EN-PROVENCE, le Général DU VIGIER et sa 1ère DB libère le 26 Août 1944 les villes d'ARLES, de TARASCON et d'AVIGNON. La 1ère DB est constituée du CC1 amputé de deux Escadrons du 2ème Régiment de Cuirassiers restés sous le commandement du Général DE MONSABERT, du CC2 renforcé par le 2ème R.S.A.R.

Sur l'axe SAINT-MAXIMIN--TRETS :

Les hommes du 7ème R.T.A. et les américains prendront une part importante dans la bataille qui verra la libération de MARSEILLE. Ils doivent se regrouper au camp du CASTELLET. Comme leurs véhicules ne sont pas encore débarqués, ils sont transportés par les camions de l'entreprise "LA BAUXITE" de COLLOBRIERES jusqu'au Camp en traversant les villages de PIERREFEU, MEOUNES et SIGNES.

Du côté Allemand, le Général WIESE qui commande la 19ème Armée, doit sauver le maximum de ses hommes et de leur matériel. Dans une retraite bien conçue il faut des éléments retardateurs. Il donne l'ordre aux différentes garnisons de TOULON, MARSEILLE ainsi que d'autres points d'appuis de tenir le plus longtemps possible pour retarder au maximum l'avance de la 1ère Armée Française du Général DE LATTRE DE TASSIGNY.

Protégées par la 11ème Panzer-Division et la 198ème Infanterie-Division, le repli de quatre Divisions Allemandes commence.

Pour le Général Allemand WIESE, il s'agit d'éviter que ses divisions soient prises au piège et d'échapper aux tenailles que le Général Français met en place suivant la tactique d'encerclement qu'il a conçue. Il doit absolument sauver les unités qui se replient de la côte depuis PORT-VENDRES, PERPIGNAN, MONTPELLIER, NIMES et les villes et villages de l'arrière pays. La branche Ouest de la tenaille Française se déplace très rapidement. Pour évacuer son Armée vers le Nord, le Général WIESE ne peut pas compter, de ce côté là du Rhône, sur la Nationale RN 86 qui remonte de REMOULIN et suit la rive gauche du fleuve à partir de PONT-SAINT-ESPRIT, en direction de VALENCE et LYON. Cette route est devenue un véritable traquenard, du fait de la Résistance. En effet, les Maquis du GARD, de l'ARDECHE, de la HAUTE-LOIRE, sans compter tous les Maquis de l'intérieur, se trouvent disponibles pour en interdire l'accès et mener une guérilla sans merci.

Cette route est étroite, sinueuse et n'a pratiquement plus de liaison avec la RN 7 qui lui fait vis à vis de l'autre côté du Rhône, la plupart des ponts, d'AVIGNON à LYON ayant été rendus inutilisables.

Vendredi 18 Août 1944

Ce vendredi dans le DIOIS, "CALVA" se sent en pleine forme. A la bonne et copieuse table des SEGOND à BARNAVE, il s'est fort bien "retapé" et ne peut plus tenir en place. Il veut reprendre la lutte le plus rapidement possible en entraînant ceux du C12 qu'il pourra récupérer. En se renseignant, il apprend que "LE BUFFLE" du C12 est aux "GLOVINS". N'étant pas du pays et n'ayant aucune carte, il se fait indiquer la localité par des paysans du coin. C'est un hameau peu éloigné de SAINT-JULIEN-EN-QUINT. De BARNAVE aux GLOVINS à pied, il y a une trotte ! Tant pis, il décide d'essayer de retrouver "LE BUFFLE". De bon matin, il se dirige à pied vers DIE. D'un bon pas, il fait les kilomètres qui séparent BARNAVE de DIE en trois heures, et se retrouve donc en ville dans la matinée.

Mais LES GLOVINS sont vraiment trop éloignés pour y aller à pied, il décide de se procurer une bicyclette. Son intention première est d'en louer une, mais après le passage des Miliciens et des Allemands, il y a pénurie de vélos et rares sont les civils se promenant à bicyclette. Miracle ! En explorant les rues, parmi la foule qui déambule dans la rue principale, il remarque une toute jeune fille qui marche à côté d'un vélo en le tenant par le guidon. Il l'aborde et lui demande gentiment de bien vouloir le lui prêter jusqu'au soir afin de pouvoir remplir une mission urgente. A la grande surprise de "CALVA" elle lui tend sa bécane sans discuter. Avant de monter en selle, il lui demande où il devra la rapporter.

"Dans le quartier de la gare." répond-elle.

Par de petites routes secondaires, guidé par des villageois qui le renseignent en cours de chemin, il arrive à SAINT-JULIEN-EN-QUINT en passant par le col de MARIGNAC. Là, il a la joie de revoir la brave "Mémé BORDAT" qui, comme beaucoup d'habitants de VASSIEUX, est venue y chercher refuge.

Encore sous le coup de l'émotion, "Mémé BORDAT" lui raconte ce qu'elle a vu, ce qu'elle a subi. Elle décrit les malheurs subis par la population civile de VASSIEUX et de ses environs; ce que celle-ci a dû supporter de la part des soudards de la 157ème Division Allemande, constituée essentiellement de Bavarois et d'Autrichiens. Elle raconte... raconte…raconte inlassablement comment les hommes, femmes, enfants, les vieillards et les bébés massacrés; les habitations brûlées.... fermes, hangars, granges et tous bâtiments démolis par bombardement, explosifs et brûlés par des bombes incendiaires lancées par une soldatesque ivre de haine et de vengeance. Elle retrace le calvaire des petits enfants dans les bois, elle dépeint les épreuves longues et douloureuses des blessés se traînant pendant des jours et des nuits affamés et assoiffés, craignant perpétuellement d'être découverts à tout moment par ces barbares auxquels, jusqu'à cet instant, ils ont pu échapper.

Même ici, à SAINT-JULIEN-EN-QUINT, ils sont sur le qui-vive, ils, ne sont pas du tout tranquilles. A la moindre alerte, ils vont se réfugier dans les bois. Et pourtant, ils ont été secourus par une population courageuse, digne de tous les éloges.

Elle poursuit son récit par ses propres tribulations et turpitudes. Elle lui rapporte la façon dont BOIRON, l'entrepreneur et COULET, la prirent, l'un par les pieds et l'autre par la tête pour la déposer dans des buis afin de la soustraire à la vue des Boches. Handicapée par la blessure au genou qu'elle a reçue le 21 juillet 1944, elle aurait été bien incapable de disparaître dans les buis de l'autre côté de la rivière SURE.

"CALVA", lui, en échange, lui donne des nouvelles de ses compagnons du C12. Il raconte ce qu'il sait des combats de VASSIEUX et de la répression qui a suivi et s'est abattu sur le village, comment, caché dans son trou, il essayait de survivre. Puis, au bout d'un moment le silence se fait entre eux; c'est comme si chacun d'eux revivait en vision ce qu'ils ont enduré. Une page est tournée, "CALVA", après avoir pris congé, repart vers le hameau "LES GLOVINS".

C'est à cet endroit que cantonne la compagnie "SANGLIER" (Capitaine-Médecin PLANAS). Il y a un blessé parmi eux que le C12 connaît très bien. Il s'agit de "LE BUFFLE" (André JEUNOT). Sa blessure est curieuse. Il a été transpercé de part en part par une balle Allemande. Par une chance inouïe, il n'a eu aucun organe vital atteint. Aucune hémorragie interne ne s'est déclarée. Aussi arbore-t-il deux petits pansements, l'un sur la poitrine, et l'autre dans le dos. Mais il est faible, très faible et le médecin lui a conseillé une extrême prudence.

Pour "CALVA", il s'agit de reprendre le combat. Il est bien décidé à regrouper autour de lui le plus de gars du C12 ayant la même volonté. Il fait part à "SANGLIER" de son projet. Il dit pouvoir rallier une douzaine d'anciens du C12 réfugiés dans le DIOIS et désireux de reprendre le combat. L'avantage c'est que ces Maquisards ont conservé leurs armes.

"SANGLIER" est d'accord pour assurer la logistique de ces hommes supplémentaires mais en contre partie, il exige qu'ils soient incorporés dans une de ses sections. Très indépendant, "CALVA" n'est pas d'accord. Il veut reformer le C12 et fait valoir que ses copains et lui-même veulent être autonomes. Il sont prêts à remplir toutes les missions que "SANGLIER" voudra bien leur confier. Une vive discussion s'en suit car, "SANGLIER" maintient sa décision. Cependant, voyant l'entêtement de "CALVA" qui ne veut rien savoir, il temporise et lui dit :

"Bon ! venez et on verra après ce que l'on peut faire !"

Il est décidé que ce regroupement s'effectuera le 22 Août au GLOVINS. En effet, il prévoit qu'il faudra un certain temps pour arriver à toucher tout le monde, réparti dans des fermes disséminées dans un rayon de plusieurs kilomètres, car toutes les liaisons doivent s'effectuer à pied.

Après s'être restauré chez "SANGLIER"; après avoir fait ses adieux à tous, "CALVA" remonte sur son vélo et reprend la route pour rentrer à DIE où il a rendez-vous avec la propriétaire de la bicyclette. Il emprunte le mêmes chemin qu'à l'aller et arrive dans le quartier de la gare à la nuit. Dans la pénombre il cherche la jeune fille. Cela fait un moment qu'il tourne et retourne dans le quartier pour retrouver la propriétaire du vélo, il veut absolument la remercier de lui avoir fait confiance. Il désespère de la retrouver, quand il aperçoit dans la nuit, qui est maintenant totalement tombée, une jeune personne qui a l'air de chercher quelque chose.....C'est elle !

Pour être fatigué, il l'est ! Et il lui reste encore beaucoup de kilomètres, à s'appuyer à pied pour arriver à BARNAVE... La nuit est profondément noire. Quelle journée et quelle trotte !! Il a dû faire au moins trente cinq kilomètres à pied et autant à bicyclette avec des côtes à n'en plus finir. Il n'e peut vraiment plus et se traine. Il est sûr et certain qu'il n'aura pas besoin d'une berceuse pour s'endormir.

Le matin de ce même jour, une section du bataillon de choc installée au col de MENEE, envoie des patrouilles en direction de MONESTIER-DE-CLERMONT et de LA MURE. Elles tombent dans le vide. Les Fridolins ont battu en retraite vers GRENOBLE.

Ils sont toujours dans la région Grenobloise, notamment à SAINT-JUST-DE-CLAIX, à LIVET-GAVET et à LA MORTE où des Patriotes sont abattus.

A TULLINS, "CHABERT" donne l'ordre à ses trois chefs de bataillon : "DE COLOMBES", "DURIEU" et "MARIOTTE", de couper la retraite des Allemands sur les grands axes : GRENOBLE-LYON; GRENOBLE-VALENCE; GRENOBLE-BEAUREPAIRE-LYON par HEYRIEUX et d'établir des bouchons sur les axes secondaires.

C'est à midi, ce vendredi 18 Août 1944, que la Gestapo de GRENOBLE évacue la ville. Le convoi est impressionnant. Une cinquantaine de véhicules prennent la direction de LYON par la RN 75.

A la poste, en sortant de VOREPPE, la colonne de véhicules tombe dans une première embuscade tendue par les chasseurs du 6ème BCA. Ces derniers déplorent la perte de deux des leurs. Les SS qui protègent le convoi de la Gestapo, eux, ont des pertes très sérieuses et plusieurs camions sont hors d'usage. Les rescapés poursuivent leur route avec d'infinies précautions.

Le convoi arrive au col du BANCHET et le dépasse. Après LA FRETTE, sur la RN 85, il est à nouveau attaqué. Cette fois-ci, c'est une section du Maquis de CHAMBARAND dirigé par le Commandant "MARIOTTE" qui est embusquée. Parmi les Maquisards se trouve "MARIE-JEANNE" (Jeanne JACQUIER) avec son fusil-mitrailleur. Déjà, le 12 Juillet, au même endroit, elle avait participé à une embuscade, et elle avait été capturée par les Allemands. Passée a tabac, enfermée au deuxième étage de l'école supérieure de BOURGOIN, elle avait réussi à s'échapper et à rejoindre ses compagnons.

Cette dernière embuscade est très meurtrière pour l'ennemi, car cette fois-ci, les Chleuhs sont canardés à très courte distance par les FM et 1 bazookas. Beaucoup de véhicules sont détruits et les SS ont des pertes très sensibles. Mais ceux-ci sont de rudes combattants. Très expérimentés, ils ripostent rapidement à la mitrailleuse et au mortier. La section se dérobe, protégée par les tirs précis de "MARIE-JEANNE", Malheureusement les Maquisards déploreront un blessé mortellement atteint.

Le S.F.U.4 (l'unité spéciale d'opération n°4) informe le S.P.O.C. (special project operation center), normalement commandé par SAINT-SAUVEUR, que le 6ème Corps Américain est prêt à envoyer un régiment blindé par la route des Alpes. C'est ce que "JOSEPH" (Général ZELLER) avait préconisé dés le début. Le SFU demande donc au S.P.O.C. de donner des ordres dans ce sens là aux Maquis afin qu'ils intensifient la guérilla à outrance, surtout au Sud de LYON. Il demande aussi que les agents de liaisons soient désignés le plus rapidement possible pour prendre immédiatement la tête des colonnes Américaines afin de leur servir de guides pour leur permettre de foncer en toute sécurité.

Il est évident que si PATCH avait suivi la demande de DE LATTRE DE TASSIGNY et avait autorisé l'Armée Française d'effectuer elle-même cette percée par la route des Alpes, cela aurait été sûrement plus facile et plus efficace.

A la BAUME D'HOSTUN, sept anciens du groupe "HERVOCHON" rejoignent leur copains du 1er Escadron commandé par BOURGEOIS. C'est ce groupe de sept hommes qui, le 25 Juillet 1944 a fait sauter la route des PETITS GOULETS prés de SAINTE-EULALIE et le pont sur la BOURNE à SAINT-PONT-EN-ROYANS. A la suite de ces actions, ils s'étaient retirés à PRESLES. Après la joie des retrouvailles tout bouillants d'impatience, ils partent le soir même pour effectuer une embuscade sur la RN 7.

Toujours sur le même Nationale, à REVENTIN-VAUGRIS, situé à cinq kilomètres de VIENNE, dans l'ISERE, le groupe-franc GUY ROGER de GRENOBLE, fait feu avec ses F.M. sur un convoi Allemand qui remonte vers le Nord. Très précis, le tir des F.M. fait d'énormes dégâts dans la colonne. On dénombre rapidement huit morts et de très nombreux blessés ennemis gravement atteints. Comme toujours dans ces cas là, en combattants éprouvés, les Allemands ripostent et tirent avec leurs blindés situés en queue de convoi. Les Français se replient avec l'un des leurs tué et un autre blessé.

De BARNAVE, toujours à pied, afin de tenir "JACQUOT" au courant de la rencontre qu'il a eu la veille avec "SANGLIER" et "LE BUFFLE" aux GLOVINS, "CALVA" décide d'aller à MONTMAUR-EN-DIOIS, lui rendre visite. Le rassemblement aux GLOVINS n'étant prévu que le 22 Août, ils ont donc tout le temps pour prévenir les autres. "CALVA" demande à "JACQUOT" de s'en charger. Entre eux, ils décident de former deux sizaines. Le premier groupe comprendra "JACQUOT", son frère "ROBY", "PARECHOCS" , "SEPPI" et "CALVA" lui-même, soit cinq hommes. Quant au second, il comprendra "ZOULOU", "LA MOME", "ATHOS" et son frère "PORTHOS", "PEKIN" (Roger ROUX) et "CADET" (ROUSSEL). La composition des deux groupes a été étudiée pour qu'il y ait dans chacun d'eux, deux DIOIS connaissant bien la région. Il est convenu que chaque groupe sera indépendant. "CALVA" viendra tôt le lendemain matin à MONTMAUR pour faire route avec la première sizaine. Quant à la Seconde, elle fera route directement, guidée par "PEKIN" et "CADET".

"CALVA" retourne à BARNAVE. Il s'arrange pour passer à cote des buis où il a caché son matériel : armes et munitions, vérifier que tout est bien en place, comme il l'a caché, puis, tranquillisé, il se rend à la ferme .

Encore une fois, des avions Alliés bombardent le pont sur le Rhône qui relie VALENCE à SAINT-PERAY. Ils touchent le tablier du pont, mais malheureusement des bombes tombent sur des immeubles et tuent quatre civils.

Quant à la 19ème Armée Allemande, elle remonte péniblement vers le Nord.

Les convois sont lourdement chargés car le Général Friedrich WIESE a prescrit à ses commandants d'unité de sauver le maximum de matériel et de munitions. Cette exigence a un inconvénient majeur, elle ralentit considérablement l'acheminement de la 19ème Armée. L'allure est tellement réduite qu'elle permet aux Maquisards toutes les audaces. Les convois subissent de lourdes pertes dans les embuscades à répétition et les attaques incessantes de l'aviation Alliée. Les Maquisards ont parsemé la RN 7 et les routes secondaires de pointes à trois têtes qui occasionnent des crevaisons en série, exaspèrent les Nazis et ralentissent encore plus les convois. De plus, comme beaucoup de pont sont impraticables, ils sont obligés de faire des détours souvent importants. Les routes commencent à ressembler à un vaste cimetière d'épaves de toutes sortes.

Dans la région de GRENOBLE, l'exaspération des troupes d'occupation est à son comble. Là aussi les attentats et embuscades se multiplient. Les Boches sont furieux d'être attaqués en permanence sur la RN 91 qui longe la rivière ROMANCHE entre VIZILLE et BOURG-D'OISANS. Les F.F.I. de l'Isère sentent la libération prochaine et accentuent leur pression sur les Nazis en retraite. Lesquels arrêtent, torturent et tuent sans aucune distinction des civils innocents et des Résistants.

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Suite...

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